Dans les yeux de La Fontaine
Hommage au poète
Dans le cadre des 400 ans du célèbre auteur natif de Château-Thierry (Aisne), Musair s’est faite, elle-aussi autrice d’une création pour l’anniversaire de Jean de la Fontaine. Le parcours sonore emmenait à la découverte de quelques facettes méconnues de la personnalité et de l’œuvre du poète. Labellisé parmi les festivités de l’anniversaire, le récit a séduit de nombreux visiteurs dans la maison natale de La Fontaine, Maison des Illustres, mais plus encore en ligne ! Dans le contexte sanitaire de 2021, les enseignants notamment se sont emparés de la proposition pleine de surprises et résolument contemporaine de Musair… Un support pour donner à tous le goût de lire le grand auteur, au-delà des fables de nos jeunes années.
Noceur, globe-trotter et Instagrammer
Les auditeurs ont appris sans doute, qu’en dépit de sa carrière d’auteur numéro 1 des manuels scolaires, Jean de La Fontaine était aussi un noceur et bringueur invétéré, un globe-trotter connu sur tous les continents du monde, un Instagrammer influenceur de premier ordre, et au seuil de sa vie, un humble et repenti pauvre pécheur. 5 capsules au total, dont nous vous partageons la toute première, à l’écrit !
Le discours d’anniversaire
© Musair – 2021
400 ans, Jean !
Nous n’avons pas vu le temps passer…
Ton anniversaire approche, c’est le 8 juillet
Et pour la fête je dois écrire le discours
J’ai promis de te dédier un parcours.
Plus je m’y mets, plus je fais autre chose
J’ouvre l’ordi, j’écris deux lignes, j’ose
Mais j’en ai honte
Je remets ces deux vers à la fonte
Si seulement je procrastinais moins !
Chacun a son défaut, où toujours il revient.
J’ai laissé passer la moitié d’un printemps :
Rien fait en mai avec tous ses jours fériés,
Le mal est que dans l’an s’entremêlent des jours
Tout le mois, j’ai divisé mon temps par moitié
L’une à dormir et l’autre à ne rien faire.
Bilan, je n’ai écrit
Croyez-moi, rien qui vaille. Rien qui puisse te plaire
Je suis à la bourre, je suis en retard
Et de ta hauteur tu me regardes goguenard.
Rien ne sert de courir il faut partir à point
Oui mais comment faire quand il est déjà trop tard ?
Tu me dirais, cher Jean :
- Allez ! On se remue
(oui Jean, tu as dit ça un jour, qu’on se remue !)
J’en chercherais bien de l’aide…
A qui montrer mon discours pour toi ?
J’ai trop peur qu’on me souffle le chaud et le froid
Alors j’avance seule, car
Il n’est meilleur ami ni parent que soi-même
Depuis juin, je m’y mets à fond, je travaille, je prends de la peine
C’est un dessein très dangereux
Que d’entreprendre de te plaire.
J’espère que tu sauras te contenter de mon petit discours de juillet
Il sera comme il sera